Maroc/S
Cette nouvelle série consacrée au Maroc, qui compte dans son intégralité près de 70 photographies, a été
présentée pour la première fois du 5 au 11 avril 2018 à Rabat, du 11 au 13 mai
2018 dans le quartier du Marais à Paris, du 17 octobre au 3 novembre 2018 dans
le cadre du Festival Visions d’Afrique à Marennes et à Saint-Pierre d’Oléron et
du 26 mars au 14 avril 2019 au Centre Culturel Africain d’Oslo à l’occasion de
la semaine de la francophonie.
Il s'agit d'un travail par lequel je cherche tout d'abord à donner à voir ma vision d'un Maroc peu connu du public ni parfois des marocains eux-mêmes. Un Maroc fait de sites oubliés, de bâtiments abandonnés. Il s'agit d'un patrimoine naturel ou architectural souvent unique qui nécessiterait d'être mis en valeur car il fait partie de l'environnement et de l'histoire du pays.
Au delà des superbes paysages, des merveilles géologiques, d'une faune et d'une flore riche et variée qu'elles proposent, de nombreuses Régions du Maroc possèdent également un patrimoine architectural unique. Ce patrimoine est le témoin du passé de ces régions, de leur histoire, de leur rayonnement culturel, parfois d’une présence étrangère. Il marque le temps et l’histoire.
Aux côtés des sites archéologiques connus de tous, telles la Nécropole du Chellah édifiée par les Mérinides ou Volubilis ancienne ville antique berbère qui font l’objet depuis des décennies de protections, de travaux et de fouilles, il existe dans plusieurs Régions du Royaume des vestiges d’industries minières, d’établissements sanitaires, culturels ou religieux remarquables, de fortifications, de citadelles pour certaines ensablées, à moitié englouties, qui sont eux aussi les témoins d'une histoire et d'un passé qui gagnerait à être connu du grand public marocain et étranger.
Il s’agit aussi au travers de ce travail de parler de rencontres étonnantes ou bouleversantes, d’échanges singuliers ou extraordinaires. Le voyageur sait, pour peu qu’il sorte des villes et des circuits touristiques et qu’il empreinte les chemins de traverses, qu’au Maroc comme dans aucun autre pays il n’est jamais seul. Qu’il s’égare à l’extrémité d’une piste, qu’il parcourt un plateau aride ou qu’il traverse une immensité désertique il aura la surprise toujours renouvelée d’apercevoir, de croiser ou de rencontrer un berger gardant ses brebis, une femme revenant du puits ou un vieil homme portant sur son dos un fagot de bois. A l’horizon pourtant point d’habitation, telle est la raison de sa surprise et de son étonnement. De ces hasards quotidiens naissent souvent de longs échanges, parfois de belles rencontres.
En intégrant aux photographies en noir et blanc d'autres éléments photographiques, je cherche à donner une dimension plus graphique à l'image d'origine. Ces différentes traces de couleur jaune, en fonction de leur forme et de leur positionnement apportent lumière, énergie et modernité à la photographie. Elles peuvent chercher à orienter le regard du spectateur ou à lui ouvrir d'autres horizons. Elles évoquent toujours la richesse des personnages et des lieux.